Le Nigeria, l’Inde et l’Afghanistan : les grands absents des listes américaines sur la liberté religieuse internationale

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« Rien ne justifie l’échec du Département d’État à reconnaître le Nigeria ou l’Inde comme des violateurs flagrants de la liberté religieuse, car ils satisfont chacun clairement aux normes légales de désignation en tant que CPC. »

Chaque année, conformément à la loi internationale sur la liberté religieuse (IRFA) de 1998, le président américain examine le statut de la liberté religieuse dans le monde et dresse la liste des pays dont le gouvernement a commis ou toléré des « violations particulièrement graves de la liberté religieuse ». A l’issue de cet examen, des listes sont dressées, à savoir la liste de surveillance spéciale, la liste des pays particulièrement préoccupants et la liste des entités particulièrement préoccupantes.

Le 30 novembre dernier, le Département d’État américain a publié ces listes. Le Secrétaire d’Etat a placé la Birmanie, la République populaire de Chine, Cuba, l’Érythrée, l’Iran, la République populaire démocratique de Corée, le Nicaragua, le Pakistan, la Russie, l’Arabie saoudite, le Tadjikistan et le Turkménistan sur la liste des pays particulièrement préoccupants. Il a placé l’Algérie, la République centrafricaine, les Comores et le Vietnam sur la liste de surveillance spéciale. Il a enfin placé Al-Shabaab, Boko Haram, Hayat Tahrir al-Sham, les Houthis, ISIS-Sahel (anciennement connu sous le nom d’ISIS-Grand Sahara), ISIS-Afrique de l’Ouest, Jamaat Nasr al-Islam wal Muslimin, les talibans et le groupe Wagner basé sur ses actions en République centrafricaine dans la liste des entités particulièrement préoccupantes.

Parmi les grands absents de ces listes, le Nigeria et l’Inde. L’USCIRF, commission américaine sur la liberté religieuse internationale, s’en indigne, comme en témoignent les propos de son directeur, Nury Turkel, qui dénonce un « échec du Département d’État ».

« Rien ne justifie l’échec du Département d’État à reconnaître le Nigeria ou l’Inde comme des violateurs flagrants de la liberté religieuse, car ils satisfont chacun clairement aux normes légales de désignation en tant que CPC. L’USCIRF est extrêmement déçue que le secrétaire d’État n’ait pas mis en œuvre nos recommandations et n’ait pas reconnu la gravité des violations de la liberté religieuse que l’USCIRF et le Département d’État ont documentées dans ces pays. Les propres rapports du Département d’État incluent de nombreux exemples de violations particulièrement graves de la liberté religieuse au Nigeria et en Inde. »

Autre déception révélée par le vice-président de l’USCIRF, Abraham Cooper, l’absence de l’Afghanistan dans cette même liste, bien que les talibans soient placés dans la liste des entités particulièrement préoccupantes.

« L’USCIRF est déçue que le Département d’État n’ait pas inclus l’Afghanistan en tant que CPC cette année. Bien qu’il ait redésigné les talibans comme une ‘entité particulièrement préoccupante’, ou EPC, cela ne reflète pas la réalité selon laquelle le groupe est le gouvernement de facto du pays. »

M.C.


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